Cellule de Kumyko : confiance 2/2

Messages : 66 Date d'inscription : 16/01/2013

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Je me réfugiais alors sous mon lit, enroulée dans mes couvertures. Je le détestais !
Je ruminais mes pensées en sanglotant. Je n’arrivais pas à comprendre pourquoi il m’arrivait ça. Qu’est-ce que j’avais fait pour mériter ça ?

Et ce docteur, ce « Lawrence Ambrose », comment pouvait-il être aussi méchant et gentil à la fois ? J’étais toute seule. Je n’avais rien ni personne. Je n’étais même pas passé adulte. J’allais avoir plus de deux ans de retard. Je n’étais même plus digne et bonne à rien. Je déshonorais ma famille, mon totem.

Le temps passa et je n’arrivais toujours pas à savoir ce que je devais faire, ce que je pouvais faire. Etais-je malade parce que je n’avais pas fait ma cérémonie ? Ou étais-ce parce que, comme à l’orphelinat, personne ne voulait de moi et on voulait juste me mettre quelque part où je ne gênerais pas ? Etais-ce à cause de ma queue, de mes oreilles, de mes grelots, de mes tatouages ?

Etais-je une erreur ? Devais-je rester ici ou m’enfuir quitte à en mourir ? Je n’avais pas envie de mourir. Je voulais vivre. Vivre avec mon totem. Vivre avec ma famille.
Mes sanglots s’intensifièrent. Elle n’était plus là ma famille.

Je faisais tinter doucement mes grelots, comme le faisait ma mère pour me rassurer lorsque j’avais peur.

Peureuse plus que la normale, ma mère m’avait offert ces grelots qui avaient le pouvoir de me calmer par leurs sons purs.
Je ne faisais confiance à personne. La seule à qui je commençais à la donner, je lui avais repris parce qu’il n’était pas celui qu’il prétendait.
Le temple me manquait. L’odeur de l’encens me manquait. Mon panier me manquait. Mes jouets me manquaient. La solitude, je m’y étais faite. Etre rejette aussi. Alors me faire croire qu’il y avait peut être quelqu’un qui s’intéressait à moi, alors que non, c’était plus que cruel.

Je le détestais pour ça. Je ne voulais plus e revoir, lui et son aura affreuse, qui change quand on se rapproche.

Je voulais rester là, dans ces couvertures, pour toujours. M’évader en esprit autre part et je ne voulais plus jamais revenir. Ne plus jamais l’entendre.

Je ne pleurais plus. J’étais résignée et déprimée. Et aussi en colère contre lui.

Après être parti punir le garde qui avait fait hurler son chat, et s’être défoulé par la même occasion, Lawrence décida d’aller la voir. Evidemment, il fallait bloquer les grilles d’aération pour qu’elle ne puisse pas s’enfuir. Doucement, il frappa à sa porte puis entra.

Kumyko. Viens.

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J’entendis alors des coups à la porte. Etais-ce Ambre ? C’était peu être la seule personne que je voulais bien voir.
Mais de dessous mon lit, je vis ses pieds. J’entendis sa voix. Je me renfrognais dans les couvertures, lui tournant le dos et fixant le mur.

Je ne veux pas vous voir. Allez-vous-en.

Fichez moi la paix pensais-je ? Vous n’êtes qu’un menteur. je ne suis pas malade. Vous n’avez pas le droit de me retenir ici.

Lawrence referma la porte et s’appuya dessus, attendant qu’elle réponde. Celle-ci ne tarda pas à venir, le faisant sourire. Elle avait du caractère par moment...

Non, je ne partirais pas. A moins que tu ne veuille redevenir une simple patiente enfermée dans ta cellule à jamais.

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Il resta au niveau de la porte. Tant mieux pensais-je comme ça il pourrait partir plus vite.

Non, je ne partirais pas. A moins que tu ne veuille redevenir une simple patiente enfermée dans ta cellule à jamais.

De toute manière je ne suis rien d’autre qu’un chat qui ne peut même pas sortir. Alors entre mourir dehors ou mourir ici, à la fin c’est la même chose.

C’est vrai, pourquoi choisir alors que le résultat était le même. Seule dehors ou seule ici, quelle différence ? Aucune.

Lawrence soupira puis regarda le lit sous lequel elle se cachait.

C’est ce que tu veux ? Etre une « chatte » qui ne peut pas sortir ? Je peux le faire sans problème. Mais je peux aussi te donner une liberté partielle. A l’intérieur de l’asile certes, mais tu pourras bouger et sortir. A toi de voir si tu veux me faire confiance ou non.

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Je ne le croyais pas. C’était un menteur de toute Lawrence soupira puis regarda le lit sous lequel elle se cachait.

C’est ce que tu veux ? Etre une « chatte » qui ne peut pas sortir ? Je peux le faire sans problème. Mais je peux aussi te donner une liberté partielle. A l’intérieur de l’asile certes, mais tu pourras bouger et sortir. A toi de voir si tu veux me faire confiance ou non.

Ce n’étais qu’un menteur de toute manière. Il avait dit être de mon côté, mais avait envoyé Ambre me faire mal. Il disait que j’étais malade alors que c’était faux. Et il m’empêchait de sortir.
D’une tirade, je lui dis ce que je pensais et ce que j’en avais conclu.

Alors allez-vous--en. Vous n’êtes qu’un menteur. Je ne vous fais plus confiance.

Plus et non pas. Parce que oui, quand je ne savais pas et qu’il avait été gentil, je lui avais fait confiance. Une erreur que je devais réparer.

Lawrence fixait toujours le lit, sans expression. Il écouta.

Je ne t’ai jamais menti.

Lawrence secoua ensuite la tête.

Pourquoi dis-tu que je t’ai menti ?

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C’est avec colère que je commençais à parler.

Vous avez dit être de mon côté, mais vous avez envoyé Ambre me faire du mal. Vous dites que je suis malade et que je suis obligée de rester ici alors que c’est pas vrai !

Ma voix devenais triste et moins en colère au fur et à mesure.

Du coup, vous me laisser prisonnière ici alors que je veux être libre et retourner chez moi.

J’ouvris la main. Je regardais ma main vide. J’avais rien ni personne. Je ne pleurais pas. J’étais juste triste, presque résignée.

Lawrence l’écouta et secoua la tête. Il regarda de nouveau le lit ensuite.

Je suis de ton côté. J’ai envoyé Ambre te soigner. Si je voulais qu’elle te fasse mal, je ne l’aurais pas arrêté.
Je n’aie pas dit que tu étais malade. Tu es là parce que d’autres l’ont dit. Je dois prouver que tu l’es réellement ou, au contraire, que tu ne l’es pas. Je ne peux pas le faire comme ça.
La liberté totale, tu ne l’auras pas, c’est vrai. Mais encore une fois, si tu fais le bon choix tu peux avoir une liberté partielle.

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Je l’écoutais en silence. Je décidais de lui accorder le bénéfice du doute pour Ambre.

En quoi je suis malade ? Comment et pourquoi vous devriez le prouver ?

Je ne comprenais pas. Je n’étais pas malade ! Pourquoi étais-ce à lui de décider, comment ? Je dais faire quoi ? Si il décidait que je l’étais, pourquoi ? S’il disait que je ne l’étais pas, je pourrais partir ?

Il senti dans sa voix qu’elle se calmait légèrement. Tant mieux.

Parce que les gens ne comprennent pas ton mode de vie, le fait que tu ne sois pas humaine. Je ne sais pas encore ce que je dois faire pour leur faire comprendre.

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Mes yeux vides regardaient le mur. Je m’extirpais des couvertures, fis à peine un pas à quatre pas et m’assis. Je redressais alors ma tête et le regardais, dans un mélange de désespoir avec cette unique pensée d’espoir.

Et vous ? Vous me comprenez vraiment ?

Ou était-il de ceux qui dans le village supportèrent notre présence jusqu’au jour où ils les avaient tous massacrés ?

Lawrence l’observa encore lorsqu’elle sortie. Son visage était toujours neutre.

Et vous ? Vous me comprenez vraiment ?

Lawrence lui envoya le bouton doucement.

Non. Je ne comprends pas. Mais je te crois. Je sais que tu es une chatte. Je ferais ce que je peux pour comprendre comment c’est possible, et l’expliquer aux autres.

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Je récupérais le bouton au vol.

Non. Je ne comprends pas. Mais je te crois. Je sais que tu es une chatte. Je ferais ce que je peux pour comprendre comment c’est possible, et l’expliquer aux autres.

Je baissais doucement la tête et observais le bouton dans ma main. Il était le premier à me croire en presque 2 ans. J’avais commencé à oublier ce que c’était. Une larme coula sur ma joue, mais ce n’était pas de douleur ou de tristesse. J’étais contente. Je lui sourie alors.
J’avais compris que dehors, je risquais de subir la même chose que ma famille. Ici, je serais en sécurité. Jusqu’à ce qu’il puisse leur expliquer et me rendre ma liberté.

Comment je peux vous aider à comprendre ?

Je serrais le bouton dans mes mains.

Lawrence l’observa et souri. Il avait gagné...

Laisse-moi-t’observer et t’étudier autant que je le souhaite.

Il pourrait ainsi vérifier qu’il s’agissait d’une femme chat. Et en comprenant ce qu’elle était, il comprendrait comment créer d’autres personne comme elle.

Réponds aux questions que j’aurais aussi. Parles moi de ton passé, de ce que tu te souviens.

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J’hochais la tête. Je voulais ma liberté plus que tout.

Vous me promettez que je serais libre quand vous l’aurez expliqué ?

Si j’acceptais de rester ici, je voulais être sûre de pouvoir partir.
J’avais un peu froid. Je me dirigeai contre l’une des deux seules sources de chaleur de la pièce : le radiateur. L’autre étant lui...

Comment je dois vous appeler ? Demandais-je blottie au sol.

Etais-ce docteur ? M. Ambrose ? Lawrence ? Autrement ?

Il l’écouta et réfléchit un instant. Kumyko ne devait pas le quitter. Mais il aurait toujours la possibilité de la retenir le moment venu.

Oui. Tu seras complètement libre à ce moment là.

Il l’observa se diriger vers le radiateur. Il s’approcha d’elle.

Tu peux m’appeler comme tu le souhaite, je m’en moque.

Tant qu’elle était à lui, elle pouvait bien l’appeler de la manière qu’elle vouait.

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Je gravais ses paroles. Il me le promettait.
Je l’observais se rapprocher de moi alors que je lui demandais comment je devais l’appeler.
Il émettait plus de chaleur que le radiateur. Et à cette distance, je n’avais presque plus peur de lui.

Je ne me posais pas de question. J’avais besoin de chaleur donc j’allais là où il y en avait le plus. C’était logique et normal.
Je m’assis à ses pieds, frottant doucement ma tête contre sa jambe. Ce n’était pas là où il y avait le plus de chaleur. Je lui signifiais de rapprocher le chaud de moi en émettant de petits miaulements.
Ce n’était pas juste pour la chaleur. En fait, je ne voulais pas rester seule pour le moment.

Lawrence s’approcha d’elle doucement. Un sourire satisfait se plaça sur son visage lorsqu’elle vint à se mettre contre lui, frottant sa tête contre sa jambe. Son sourire augmenta encore lorsqu’elle miaula réclamant un câlin. Il se pencha et la prit dans les bras, recommençant ses caresses. Elle était à lui désormais et il surveillerait que personne ne la lui prenne.

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Il me comprit et me prit dans ses bras. J’allais devoir lui apprendre tout ce que ma famille savait pour me comprendre vraiment. Au moins, ça il l’avait comprit. Je pensais ne plus avoir besoin de la bande. Je n’avais plus mal et elle me gênait plus qu’autre chose maintenant. Je frottais alors doucement ma tête contre lui. Peut être n’allait-il pas comprendre. J’allais devoir être patiente...En tout cas, il était chaud et son odeur particulière était assez agréable.

Lawrence la caressa doucement et tendrement. Il observa sa côte pour voir si elle était soignée. La bande était noire, il devait la lui retirer.

Je vais te retirer la bande.

Il se dirigea vers son lit et la posa dessus, l’allongeant. Il se pencha sur elle et lui ôta doucement la bande, observant ses réactions. Elle paraissait guérie. Il reprit la petite chatte dans ses bras et la caressa.

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A ma surprise, mais contente, il sembla comprendre. Alors qu’il me déposait sur le lit, je lui souriais. Mon lit était dépourvu de tout, vu que j’avais fait ma tanière en dessous. Mais ça allait comme même. J’étais donc détendue. Je le laissais faire, soulagée de ne plus l’avoir.
Je lui souriais alors, contente de ne plus être entravée.

Il me reprit ensuite dans ses bras et me caressa. J’étais beaucoup mieux. Pour le remercier, je caressais doucement ma tête dans son cou et, comme je faisais à mes parents ou quand je devais remercier, je donnais toujours deux petits coups de langue sur leur peau. Là c’était son cou et sa joue que j’avais à porté. Un sur chaque. Je me blottis ensuite dans ses bras et me mis à ronronner naturellement sous ses caresses.

Il la reprit dans ses bras et la caressait doucement. Lorsqu’elle lécha légèrement son cou et sa joue, Lawrence sourit et lui fit un bisou sur sa joue. Un détail ne lui échappa pas, bien qu’il s’y attendait : sa langue était douce, comme celle d’une humaine, et non râpeuse comme celle d’un chat. Ce la confirmait encore un peu ce qu’il pensait : Kumyko était une chatte enfermée dans le corps d’une humaine.

Continuant ses caresses doucement, il la souleva et la colla un peu plus à lui. Il retourna à son bureau où il s’assit, posant la fille chat sur ses genoux et la caressant comme il le ferait avec un réel chaton.

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